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Avec le Crosshill CF, Lapierre entre dans une nouvelle ère pour sa gamme de vélos Gravel, en proposant un cadre en carbone confortable et réactif pour affronter toutes les surfaces sans délaisser les performances. Avec son groupe Shimano GRX Di2 et des pneus de 44 mm, ce Crosshill CF 7.0 séduit par ses facilités de pilotage et son rendement global, même sur les terrains les plus difficiles.
Par Guillaume Judas – Photos : ©3bikes.fr / DR
Lapierre a lancé son premier vélo de Gravel en 2016, avec un Crosshill en aluminium destiné à la découverte et à l’aventure. Un vélo accessible et plébiscité par les adeptes du bikepacking. Avec cette toute nouvelle version carbone, la marque de Dijon entend élargir les possibilités de son offre pour une pratique qui se révèle un peu plus large qu’envisagée à l’origine. Le Crosshill CF s’inscrit donc dans une volonté de proposer un vélo plus léger, plus performant mais aussi plus polyvalent en termes de pilotage. Car comme nous pouvons le constater depuis quelques années depuis le véritable essor de cette pratique, il n’y a pas une seule manière de rouler en Gravel, mais plusieurs, que ce soit en balade, pour des sorties sportives ou engagées, voire en compétition sur des parcours là encore très différents selon l’endroit où elles se déroulent.
Avec ce nouveau Crosshill en carbone, Lapierre a mis l’accent sur le gain de poids par rapport à la première version en aluminium, mais aussi sur le confort pour plus de polyvalence et sur la maitrise de pilotage pour les situations les plus engagées grâce à une géométrie revue. Ajoutons que le cadre est compatible avec une fourche suspendue et une patte de dérailleur UDH, un système que l’on retrouve sur plus en plus de VTT.
Six versions du Crosshill CF sont proposées au catalogue, à partir de 2799 € et jusqu’à 6999 €, en passant par les 4299 € de notre modèle de test CF 7.0. Un vélo au rapport qualité/prix bien placé avec une transmission Shimano GRX Di2 double plateau et des roues DT Swiss GR 1600 Spline en aluminium, dont le poids de 1650 g s’avère raisonnable. Le reste des composants se situe plutôt en milieu de gamme, en privilégiant la solidité et le confort à la légèreté. Pas vraiment poids plume, la machine s’affiche à 9 kg, mais reste évolutive pour ceux qui souhaitent à terme investir un peu plus dans leur pratique.
Confort et rigidité maitrisée
Annoncé autour de 1000 g, le cadre du Crosshil CF repose sur une construction totalement en carbone unidirectionnel avec un drapage exclusif du pré-imprégné autour d’un noyau enduit de latex, afin d’offrir la nervosité nécessaire pour épouser les irrégularités du terrain sans perte de performance. Il se distingue par un tube de selle totalement désolidarisé des haubans, pour offrir plus de flexibilité, et donc plus de confort mais aussi plus de motricité. Toujours dans le même objectif, les haubans disposent d’une forme elliptique et d’une double rupture de ligne pour dissiper les vibrations. Le cadre accepte des pneus jusqu’à 45 mm de section, ce qui confère au vélo de belles capacités de franchissement, que ce soit en montée ou en descente, sur les rochers ou dans la boue. Enfin, il est compatible avec une fourche suspendue de 40 mm, comme le démontre la présence dans la gamme de deux versions du Crosshill avec cet équipement.
Du côté de la géométrie, le Crosshill CF se distingue du premier Crosshill par un tube supérieur un peu plus court (3 mm en taille S), un angle de tube de selle plus redressé (1,5 à 3,5° selon les tailles), des bases plus courtes (5 mm), et un boîtier de pédalier un peu plus haut de 4 à 5 mm. Sur l’avant, le té de fourche est particulièrement haut, de manière à apporter la même géométrie que ce soit avec une fourche rigide ou avec une fourche suspendue. Sans surprise, le poste de pilotage est assez relevé, une impression accentuée par le montage d’un cintre avec un rise de 20 mm. Un avantage certain pour le confort de position et la prise en main du vélo, un peu moins pour la performance pure sur les épreuves les plus rapides. Les plus sportifs peuvent toujours commencer par changer le cintre pour retrouver une position plus agressive, mais sans que le pilotage y gagne forcément.
Enfin, au niveau des aspects pratiques, notons que le Crosshill CF bénéficie denombreux points de fixations pour de la bagagerie légère, ou des garde-boue, ce qui augmente encore la polyvalence du vélo.
Des bords de l’Orge au Gravel Roc
Nous avons d’abord roulé avec le Lapierre Crosshill CF 7.0 sur nos circuits habituels en région parisienne avant de le tester plus intensément à l’occasion du Gravel Roc au milieu de centaines d’autres participants. Sur les sentiers lisses en gravier des bords de l’Orge et sur les sentiers déjà humides en sous-bois, nous avons pu apprécier les qualités de roulement de la machine et l’efficacité diabolique de sa transmission. Le groupe GRX était déjà fiable et précis dans sa version mécanique, mais il ajoute ici confort et rapidité dans les changements de vitesse dans son itération électronique Di2, avec une mention spéciale pour l’ergonomie et la finition des poignées, qui font entrer cette transmission dans une autre dimension. Le freinage se montre également ultra rassurant, tout comme les pneumatiques WTB avec une section de 44 mm en montage tubeless, qui offrent une grande polyvalence d’utilisation selon la pression de gonflage choisie.
La position redressée induite par le placement du poste de pilotage est très confortable en mode balade et participe à la maniabilité du vélo dans les parties techniques, ou le Crosshill CF se contrôle presque comme un VTT rigide. Sur les parties roulantes, là où on a tendance à vouloir baisser la tête pour ressembler à un coureur, le vélo manque de longueur, ce qui n’est pas toujours confortable pour les bras. Mais il ne manque en tout cas jamais de stabilité.
Sur les pistes beaucoup plus piégeuses du Roc d’Azur, une diminution de la pression de gonflage s’est avérée rapidement nécessaire pour supporter les vibrations et les chocs d’un terrain très accidenté et gagner du grip dans les virages poussiéreux. Le Crosshill CF n’en a pas perdu de sa superbe pour autant sur les parties montantes où, sans se montrer aérien, il a permis d’effacer toutes les difficultés sans encombre grâce à sa large gamme de développements et à sa faculté d’épouser toutes les surfaces. Une facilité de pilotage qui sécurise dans les descentes les plus techniques, et qui permet de rester sur le vélo quand beaucoup d’autres concurrents préfèrent terminer à pied.
Au final, le Lapierre Crosshill CF 7.0 apporte beaucoup de plaisir par sa douceur de fonctionnement et de roulage et par la confiance qu’il procure, quelle que soit la distance envisagée. Pour une pratique très sportive, il nécessitera sans doute quelques aménagements pour gagner un peu de poids ou adapter la position. Il reste néanmoins un vélo bien né, avec un rapport prix/prestations très favorable.
Le LAPIERRE CROSHILL CF 7.0 en bref…
Les + :confort, rendement, pilotage, transmission
Les – :poids
Cadre :Carbon UD SL– Fourche :Carbon UD SL– Cintre :Lapierre Carbon gravel bar– Potence :Lapierre alloy– Freins :Shimano SM-RT70 160 mm– Dér. Arrière :Shimano GRX Di2 RX82512 v.– Dér. Avant :Shimano GRX Di2 RX82512 v. –Leviers :Shimano GRX Di2 ST-RX825 12 v.– Cassette :Shimano CS-HG710 12 v. 11-36– Chaîne :Shimano 10512 v.– Pédalier :Shimano GRX RX820 48-31– Roues :DT Swiss GR1600 Spline– Pneus :WTB Raddler TCS LIGHT 700x44c– Selle :Fizik Terra Argo X7 15 0mm– Tige de selle :Lapierre alloy–Poids :9 kg sans pédales – Nombre de tailles :6– Prix :4299 € – Contact : lapierrebikes.com
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